samedi 29 mars 2008

19 Septembre 2001

Je vais à la caserne des Pompiers de la 33ème Street, le Pasteur Judge, figure comme mort "Number-one de l'attentat", je vois plein de corps de pompiers arriver, beaucoup de famille en pleur, je voudrais retrouver le pompier qui m'a sorti de cet enfer...mais je suis si chanceux d'être en vie, je me sens comme un usurpateur d'existence, j'ai envie de fuir - je ne fais pas grand chose par le manque d'argent...je me sens assez mal, je tremble, j' ai froid, l'oesophage brûlant, mes yeux sont méconnaissables, mais ce ne sont que des détails par rapport à l'ampleur du désastre, et puis je n'ai pas envie de me plaindre "malade" je risquerais de ne pouvoir prendre un avion (j'entends par malade+hiv+myèlopathie) j'ai l'impression que je vais virer de l'oeil, je reste dans ma chambre, Anton me téléphone assez souvent, mais il y a aussi ce couple raciste qui me cole aux talons, Anton à le dégout de les aider, mais ils sont vieux, et il fait son boulot avec beaucoup de droiture.
Le courant passe entre Anton et moi, je sens que l'on va rester ami, je ne sais pas pourquoi, mais il est différent avec moi, par rapport aux autres français, nous parlons de la ville de Byblos au Liban de l'association PARTAGE et de Amnesty International, dont j'ai le badge, Anton en plus de son travail, il aide les orphelins de Bombay, il se confie vraiment beaucoup, me parle de sa mère Anglo-saxone, et de son père Italien ( + confidences que je m'abstiendrais d'écrire là) - je descends je reste dans le hall un peu, la barman m'offre du thé, je remonte dans ma chambre, je redescends, j'ai des crises d'angoisse...et la note de l'hotel, est-ce vraiment gratuit, je ne possède aucun document écrit...je maigris pas mal , je n'avais francement pas besoin de çà...je vends mes lames de rasoir Gilette aux clients belges pour me faire de la monnaie (le lames Gilette sont horriblement chères à New York....je m'achète plusieures bananes, les plus vertes possible pour la durée...Anton revient vers moi, il a l'air désespéré, il me fait comprendre de ne pas trop compter sur l'avion du 20, il est + que complet, dans ma tête tout se brouille je n'arrive à penser à rien, je pense à mes parents (j'essaie ), qui ont dû tout voir à la télé, mon frère qui est en vacances dans un autre pays, et ma mère est seule, surement affolée à Pornichet, les communications sont toujours impossibles.
J'ai des pansements partout, ils commencent à être sales, mais je n'ai pas d'argent à mettre dans du sparadrap, je reste, tel que je suis., je prends bain de pieds sur bains de pieds, avec du vinaigre, pour désinfecter les plaies, je suis coincé, je suis obligé des rester à côté du téléphone, mais j'en ai mare plus que mare, je vais m'approcher de Ground Zero, ce que je vois, je n'en reviens pas, il y a au moins 7 tours énormes d'écroulées, je n'ai pas le droit d'approcher, il y a le FBI avec les chiens, çà brûle toujours à Ground Zero

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